Vos épluchures valent le coup ! Cuisinez ce que vous vouliez jeter.

Réapprendre à cuisiner les épluchures, c’est se reconnecter à une logique de bon sens, de transmission culinaire, de respect du produit.

Des tonnes d’épluchures végétales terminent leur course à la poubelle ou dans un compost, sans jamais avoir eu la chance de révéler tout leur potentiel. Pourtant, ces « déchets » sont souvent riches en fibres, en nutriments et en goût. Les jeter est une habitude ancienne, profondément ancrée, mais aujourd’hui dépassée.

Épluchures de légumes variés réutilisées en cuisine zéro déchet

Réapprendre à cuisiner les épluchures, c’est se reconnecter à une logique de bon sens, de transmission culinaire, de respect du produit. Et c’est aussi poser un geste écologique fort, dans un monde où le gaspillage alimentaire reste un fléau majeur. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), près d’un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillée chaque année. Une partie non négligeable de ce gaspillage concerne les parties comestibles des aliments qui ne sont jamais consommées, comme les pelures, fanes, tiges ou trognons. 

Les épluchures : une ressource nutritionnelle et écologique insoupçonnée

En France, l’Institut National de la Consommation (INC) estime que près de 20 % des fruits et légumes achetés sont gaspillés à cause d’une mauvaise gestion en cuisine. Ce chiffre inclut notamment les épluchures jetées alors qu’elles pourraient être valorisées. Non seulement cela représente un manque à gagner pour le consommateur, mais c’est aussi un gaspillage de l’eau, des sols et de l’énergie nécessaires à la production de ces végétaux. D’un point de vue nutritionnel, ces parties négligées regorgent de fibres alimentaires, d’antioxydants naturels, et parfois de minéraux essentiels, comme le potassium, le calcium ou le magnésium. Les peaux de pommes de terre, par exemple, contiennent presque autant de vitamine C que la chair. Les fanes de carottes sont riches en chlorophylle et en bêta-carotène, tandis que les pelures d’oignons contiennent des flavonoïdes protecteurs.

Comment transformer les épluchures de légumes en recettes créatives et savoureuses

La clé d’une bonne réutilisation des épluchures, c’est l’hygiène et la créativité. Il est crucial de bien laver les légumes à l’eau claire, éventuellement avec une brosse végétale. Les légumes bio sont à privilégier, mais si vous achetez conventionnel, un trempage dans du vinaigre blanc (1 cuillère à soupe par litre d’eau) peut aider à éliminer les résidus de pesticides.

  • Tartinade de pelures de courgette et fromage frais – Les peaux de courgette sont tendres et riches en fibres. Ne les jetez plus ! Faites-les revenir dans un peu d’huile d’olive avec de l’ail et une pincée de sel pendant 10 minutes, puis mixez-les avec du fromage frais (chèvre, ricotta ou fromage à tartiner), un trait de citron et quelques herbes fraîches (menthe ou basilic). À déguster sur du pain grillé ou en dip apéritif.
  • Confiture de pelures de pommes ou de poires – Les épluchures de pommes (ou de poires) contiennent de la pectine naturelle, ce qui en fait une base idéale pour une confiture maison. Faites-les cuire dans de l’eau avec un peu de sucre, un bâton de cannelle, du citron et, si vous le souhaitez, un clou de girofle. Laissez réduire jusqu’à obtenir une texture gélifiée. Mixez si nécessaire. À conserver au frais et à savourer au petit-déjeuner.
  • Galettes aux fanes et épluchures variées – Rassemblez vos épluchures de légumes racines (pomme de terre, carotte, panais) et vos fanes (radis, navets, betteraves). Mixez-les grossièrement, puis mélangez-les avec un œuf, un peu de farine, de l’ail, du fromage râpé et des épices. Formez des petites galettes et faites-les revenir à la poêle jusqu’à ce qu’elles soient dorées et croustillantes. Servez avec une sauce au yaourt citronné.
  • Pickles d’épluchures de carottes ou de navets – Les peaux de carottes ou de navets peuvent être transformées en pickles croquants et acidulés. Faites bouillir un mélange de vinaigre blanc, d’eau, de sucre, de sel et d’épices (graines de coriandre, poivre noir, laurier). Versez-le sur les épluchures, placez-les dans un bocal stérilisé et laissez reposer 2 à 3 jours au réfrigérateur. Idéal pour accompagner un sandwich ou une salade.
  • Velouté aux pelures de légumes rôties – Faites rôtir vos épluchures de légumes au four avec un filet d’huile, du sel, de l’ail et du thym. Une fois bien dorées, mixez-les avec un peu de bouillon (maison ou non), puis passez la soupe au chinois pour une texture lisse. Cette soupe a une saveur intense et rustique, parfaite pour l’automne.
  • Croquettes de pommes de terre aux pelures croustillantes – Gardez vos pelures de pommes de terre et faites-les frire à la poêle jusqu’à ce qu’elles soient bien croustillantes. Incorporez-les ensuite dans une purée de pommes de terre, ajoutez un œuf, un peu de fromage et formez des croquettes. Panez-les légèrement et faites-les dorer. Ce contraste de textures ravira les amateurs de cuisine rustique.
  • Tisane détox à la pelure de carotte et gingembre – Faites sécher vos pelures de carottes (bio de préférence), puis infusez-les avec un peu de gingembre frais râpé, un zeste d’orange et une cuillère de miel. Cette tisane douce et légèrement sucrée aide à la digestion et redonne de l’énergie. À boire chaude ou froide.
  • Farce végétale aux épluchures et pain rassis – Hachez finement vos épluchures de légumes (courgette, oignon, fenouil, champignons), faites-les revenir à la poêle avec de l’ail, puis mélangez-les avec du pain rassis trempé dans du lait, un œuf et des herbes. Utilisez cette farce pour garnir des légumes, des feuilles de chou, ou enroulée dans une pâte feuilletée.

Le compost n’est pas la seule solution

Bien sûr, certaines épluchures trop dures, amères ou traitées ne sont pas idéales à consommer. Mais même dans ces cas, il existe d’autres moyens de les valoriser. La teinture végétale naturelle, par exemple, fait appel aux peaux d’oignons rouges ou jaunes, aux feuilles de betteraves ou aux pelures d’avocat pour colorer naturellement du tissu ou du papier. C’est une méthode utilisée depuis des siècles, qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt dans les milieux artistiques et éco-responsables. Pour ceux qui disposent d’un petit jardin ou d’un balcon, les épluchures peuvent également servir à fabriquer un engrais liquide (purin de compost), ou même à faire repousser certains légumes (comme les oignons ou les poireaux) à partir de leurs racines.

Une démarche économique et éducative

Cuisiner les épluchures, c’est aussi transmettre aux enfants une autre façon de voir la nourriture. Ce qui était un déchet devient matière à jouer, à expérimenter, à comprendre. C’est une forme d’éducation alimentaire concrète, qui valorise la patience, la curiosité, et la responsabilité environnementale. Les économies générées ne sont pas anecdotiques : en valorisant ce qui était autrefois jeté, on diminue sa facture alimentaire, on réduit la fréquence des achats, et on maximise l’utilisation de chaque produit. Ce geste quotidien devient un acte de résilience, face à une inflation alimentaire croissante.

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