Chaque minute, 18 terrains de football de forêt disparaissent. Comprendre ce que nous perdons permet d’agir efficacement pour protéger la planète et sa biodiversité.
La déforestation s’accélère dans le monde, menaçant le climat, la biodiversité et les populations locales. En 2024, 6,7 millions d’hectares de forêts primaires ont disparu, privant espèces et communautés de ressources essentielles. Comprendre ces pertes est vital pour agir et protéger notre planète.

Déforestation tropicale : l’ampleur de la perte
En 2024, la planète a perdu 6,7 millions d’hectares de forêts tropicales primaires, soit environ 18 terrains de football chaque minute. Ces forêts abritent plus de 80 % de la biodiversité terrestre, incluant des espèces emblématiques comme le jaguar, le paresseux et de nombreuses orchidées endémiques. Leur rôle va bien au-delà de la simple présence végétale : elles régulent le climat, filtrent l’eau, protègent les sols et fournissent des ressources essentielles aux populations locales. Au Brésil, en Indonésie, en République Démocratique du Congo et en Bolivie, des villages entiers dépendent de ces forêts pour l’alimentation, le bois, les plantes médicinales et l’artisanat traditionnel. La disparition de chaque hectare entraîne une perte économique évaluée à plusieurs milliards de dollars par an, en raison de la réduction des services écosystémiques et de la hausse des coûts liés aux catastrophes naturelles, telles que les inondations et les glissements de terrain. Ces forêts sont aussi des puits de carbone naturels ; leur destruction accélère le réchauffement climatique et réduit notre capacité à absorber le CO₂ produit par l’activité humaine. La disparition progressive de ces espaces verts menace aussi l’équilibre des cycles de l’eau, provoquant sécheresses locales et perturbations agricoles, ce qui affecte directement la sécurité alimentaire mondiale (Global Forest Watch, Canopée ONG).
Causes et impacts : incendies, agriculture et climat
Les principaux moteurs de la déforestation sont les incendies, l’agriculture intensive et l’exploitation illégale des ressources naturelles. En Amazonie, les incendies ont augmenté de 61 % au premier semestre 2024, souvent à cause de sécheresses record liées au phénomène climatique El Niño. L’agriculture commerciale, notamment l’élevage, la culture du soja, du cacao et de la coca, contribue également à la destruction de millions d’hectares de forêt chaque année. En Colombie, par exemple, la culture de la coca a détruit près de 50 000 hectares de forêt en 2023. Chaque hectare défriché libère des milliers de tonnes de CO₂, aggravant le réchauffement climatique. La perte de couverture forestière fragilise les sols, augmente le risque d’érosion et de glissements de terrain, et perturbe les cycles hydrologiques locaux. Les incendies, souvent provoqués par l’homme, détruisent non seulement la végétation mais aussi les habitats fauniques, obligeant certaines espèces à migrer ou disparaître. Cette combinaison de facteurs crée un cercle vicieux : plus le climat se réchauffe et plus les sécheresses et incendies deviennent fréquents, ce qui entraîne une déforestation accélérée et des pertes de biodiversité irréversibles. Les impacts se répercutent même sur les régions éloignées, influençant la météo mondiale et la stabilité des écosystèmes océaniques (Le Monde).
Comment agir contre la déforestation : solutions et responsabilités
Même si certaines régions ne sont pas directement touchées, la consommation mondiale a un impact majeur sur la déforestation. L’huile de palme, le soja, le cacao et certains bois exotiques proviennent souvent de zones déforestées. Pour limiter ce phénomène, plusieurs actions concrètes sont possibles. D’abord, adopter une consommation responsable, en privilégiant les produits certifiés FSC, Rainforest Alliance ou bio, et en réduisant la consommation d’huile de palme et de soja. Ensuite, soutenir des initiatives locales de reforestation, comme celles qui plantent des arbres autochtones et restaurent des zones dégradées, tout en créant des emplois pour les communautés locales. La sensibilisation et l’éducation sont également essentielles : informer son entourage sur les impacts de la déforestation et sur les pratiques agricoles durables encourage un changement collectif. Enfin, le plaidoyer pour des politiques publiques ambitieuses peut renforcer la protection des forêts, par exemple en soutenant des lois interdisant l’importation de produits liés à la déforestation ou en promouvant une agriculture durable et régénérative.
Agir contre la déforestation, c’est préserver bien plus que des arbres : ce sont des espèces uniques, des puits de carbone vitaux et des modes de vie ancestraux qui sont en jeu. Chaque action, qu’il s’agisse de choix de consommation, de soutien à des projets de reforestation ou d’éducation, contribue à protéger notre planète et à garantir un environnement viable pour les générations futures. En combinant efforts individuels et politiques publiques ambitieuses, il est possible de freiner la perte de forêts et de restaurer des millions d’hectares au profit du climat, des espèces et des populations humaines.
Une initiative
Écocitoyenne
Nous avons tous un rôle à jouer pour préserver nos ressources et notre planète.
