Le moment du restaurant est souvent synonyme de plaisir, de convivialité et parfois… d’un plat trop copieux. Face à une assiette non terminée, nombreux sont ceux qui hésitent à demander à emporter leurs restes.
Par peur du jugement, par gêne ou tout simplement parce que cela ne semble pas “dans les mœurs”. Pourtant, la doggy bag, ou boîte à emporter, est une pratique simple, légitime et désormais soutenue par la loi.
Savoir comment demander une doggy bag sans embarras permet non seulement de réduire le gaspillage alimentaire, mais aussi de faire évoluer les mentalités. Voici tout ce qu’il faut savoir pour agir avec confiance et conscience.

La doggy bag en France : entre tabou culturel et obligation légale
En France, la culture culinaire est riche, mais les portions peuvent parfois être généreuses. Pendant longtemps, demander une boîte pour emporter ses restes était perçu comme une pratique anglo-saxonne, voire mal vue. Heureusement, les choses évoluent. Depuis le 1er juillet 2021, les restaurants servant plus de 20 couverts par jour sont obligés de fournir un contenant réutilisable ou recyclable aux clients qui le demandent. Cette mesure, inscrite dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, vise à limiter les déchets alimentaires et à responsabiliser les établissements comme les consommateurs (Ministère de la Transition écologique – Loi anti-gaspillage). Demander une doggy bag n’est donc pas seulement permis : c’est un droit. Le client est en position légitime pour récupérer ce qu’il a payé, sans justification à fournir.
Malgré cette avancée, une barrière psychologique persiste. Une étude de l’ADEME montre que près d’un Français sur deux trouve embarrassant de demander à emporter ses restes au restaurant. Cette gêne provient souvent de la peur d’être jugé par les autres clients ou par le personnel. Mais les mentalités changent. De plus en plus de restaurants valorisent cette démarche responsable, certains allant même jusqu’à proposer d’eux-mêmes un contenant lorsque l’assiette n’est pas vide. C’est à force de pratiques individuelles, répétées et assumées, que cette norme sociale pourra s’ancrer.
Comment demander une doggy bag au restaurant avec naturel et confiance
Demander à emporter ses restes peut se faire simplement, poliment, sans faire de détour. Il ne s’agit pas de réclamer un service spécial, mais d’exercer un droit inscrit dans la loi. Le plus important est le ton et l’attitude : un sourire, un mot aimable suffisent.
À la fin du repas, lorsque le serveur débarrasse, il est tout à fait approprié de dire : Je n’ai pas terminé, pourrais-je emporter ce qu’il reste ? OU Ce plat était excellent, mais un peu copieux. Est-ce possible de l’emporter ? OU Je souhaite emporter ce que je n’ai pas consommé. OU Vous pouvez mettre cela dans une doggy bag ?
Ou simplement en regardant le chevalet de table et dire “J’emporte mes restes” avec un sourire entendu.
Ces formulations montrent à la fois votre satisfaction et votre volonté de ne pas gaspiller. Vous pouvez aussi demander dès le début du repas si le restaurant propose des doggy bags, ce qui montre votre engagement et peut même encourager d’autres clients à faire de même. Dans certains cas, si le restaurant n’est pas encore équipé ou refuse de vous fournir un contenant, sachez que vous pouvez apporter votre propre boîte alimentaire. C’est autorisé, tant qu’elle est propre. Cela évite un refus et affirme clairement votre démarche écoresponsable.
Et si on changeait le regard sur la doggy bag ?
Dans d’autres pays comme les États-Unis, le Canada, ou même l’Italie, la doggy bag est une pratique totalement banalisée. Demander à emporter les restes d’un plat est perçu comme un geste normal, voire respectueux du travail du chef. Dans certaines régions, les restaurateurs proposent spontanément une boîte à emporter, sans même attendre que le client le suggère. Ce réflexe, profondément ancré dans les habitudes, illustre une culture culinaire responsable, où le gaspillage n’a pas sa place.
En France, le regard évolue lentement mais sûrement. Longtemps jugée “incongrue” ou “malpolie”, la demande d’une doggy bag est désormais soutenue par des initiatives publiques et privées. Parmi elles, la campagne “Je préserve ma planète, j’emporte mes restes”, portée par jemportemesrestes.fr, joue un rôle essentiel en incitant les consommateurs à adopter ce réflexe et en outillant les restaurateurs pour qu’ils puissent répondre facilement à la demande tout en valorisant ceux qui s’engagent pour limiter leur empreinte environnementale.
Adopter la doggy bag devient ainsi un symbole d’engagement écoresponsable, aussi bien pour les professionnels de la restauration que pour les clients. Pour les établissements, c’est un levier d’image, un atout de différenciation, qui séduit une clientèle de plus en plus attentive à l’éthique et au développement durable. Certains restaurants affichent même leur soutien à la démarche sur leur menu ou en vitrine, renforçant ainsi la confiance du client et normalisant cette pratique.
Du côté des convives, l’acte de demander à emporter ses restes n’est plus synonyme de radinerie ou de gêne. Il devient un geste assumé, intelligent, qui prolonge le plaisir du repas tout en affirmant un choix de consommation raisonné. Cela permet aussi de valoriser le travail du chef : plutôt que de laisser partir à la poubelle un mets soigneusement préparé, le client choisit de l’apprécier pleinement… plus tard.
Chaque année, la restauration commerciale en France génère près de 1,5 million de tonnes de déchets alimentaires, selon l’ADEME. Une part importante de ce gaspillage pourrait être évitée si chacun, client comme restaurateur, contribuait à banaliser le réflexe de la boîte à emporter. Le simple fait de demander une doggy bag participe à cet effort collectif, en réduisant le volume des déchets, mais aussi en changeant les normes sociales. Oser demander, c’est reprendre le pouvoir sur nos habitudes de consommation, faire preuve de responsabilité, et encourager une économie circulaire concrète. C’est aussi envoyer un signal fort aux restaurateurs : la clientèle est prête, en attente de solutions simples, pratiques et durables. En changeant notre regard, nous contribuons à faire de la doggy bag non plus une exception… mais une évidence.
Oser demander une doggy bag au restaurant,c’est déjà changer
Demander une doggy bag n’est ni honteux, ni déplacé. C’est un acte simple, mais porteur de sens. En quelques mots prononcés à la fin d’un repas, vous affirmez votre volonté de consommer autrement, de respecter la nourriture, et de refuser le gaspillage. Ce geste du quotidien s’inscrit dans une démarche plus large : celle d’une société qui prend conscience de ses excès et choisit de réinventer ses habitudes avec intelligence. Comme on trie ses déchets, comme on privilégie le local, ou comme on coupe l’eau en se brossant les dents, demander une boîte pour emporter ses restes devrait devenir un automatisme. Un petit pas pour soi, mais un pas significatif pour la planète, pour les restaurateurs, pour les générations futures. En normalisant cette pratique, vous participez à changer le regard collectif, à encourager les restaurants à s’adapter, et à inscrire la lutte contre le gaspillage dans nos gestes les plus quotidiens. Vous devenez acteur du changement, tout simplement.
Chez J’emporte mes restes, nous sommes convaincus que chaque initiative compte, qu’elle soit individuelle ou collective. Nous croyons que les grands changements commencent par des gestes modestes, mais répétés, diffusés, partagés. Et que ramener son reste, c’est ramener du bon sens à table, de la cohérence à nos choix, et du respect à ce que nous consommons. Alors, la prochaine fois que vous ne finissez pas votre assiette, n’hésitez plus : demandez. C’est naturel. C’est légitime. Et c’est essentiel.
Une initiative
Écocitoyenne
Nous avons tous un rôle à jouer pour préserver nos ressources et notre planète.
